Voici des nouvelles fraîches, comme les nuits, de Syrie.
Tout d'abord, le chauffage : on PEUT se chauffer, mais c'est à ses risques et périls. Il serait fort ambitieux de compter sur l'électricité, les coupures de courant étant aussi fréquentes et régulières que les conneries dans la bouche de Ségolène Royal.
Le Syrien compte donc sur le mazout : les pièces sont toutes munies de poêles, sans doute récupérés lors de fouilles archéologiques à Palmyre.
Le principe est simple : du mazout est censé goutter du petit bordel en fer pour se consumer dans le gros bordel en fonte, si j'en crois le guide d'utilisation du modèle équipant ma chambre.
L'odeur est alléchante, ça fleure bon le bitume chaud de nos aires d'autoroutes lors des retours de vacances estivales.
Malheureusement, il suffit d'un petit coup de vent pour contrarier l'évacuation de ces belles effluves, et enfumer instantanément la pièce.
Ce qui n'a pas manqué d'arriver ce matin-même dans la salle de cours, que nous avons dû quitter en catastrophe.
Une séance de travail normale.
Je soupçonne d'ailleurs les poêles syriens d'être à l'origine d'évènements autrement plus dramatiques. Faut voir la taille de certains de ces machins.
The Mother Of All Poêles
Imaginez le pouvoir de nuisance, le débit de fumée et les dégâts que peut occasionner un truc pareil. Je m'en voudrais de donner dans la spéculation, mais les Ricains ont envahi l'Irak pour moins que ça.
Il y a bien une théorie du complot
Trêve de digressions.
L'approvisionnement en mazout est assuré par des vendeurs ambulants, qui tirent leurs petites carrioles dans les rues étriquées de la vieille ville, hurlant à qui mieux mieux leur disposition au petit commerce.
Au début, ça m'a fait penser au fameux « Bring out your deaaaaaads ! » des Monthy Python , ce qui n'est pas si franchement invraisemblable, vu le nombre d'intoxications au monoxyde de carbone qu'ils doivent se manger.
J'ai pas les chiffres, mais ça doit bien valoir son petit Gaza chaque semaine.
« Tu me remets un litre de mazout en échange du vieux ? »
Je reste donc fidèle à mes chaussettes, pulls et autres couettes pour affronter les morsures de la nuit. Il me manque juste quelques bons collants des familles pour couvrir les gambettes.
N'hésitez pas à m'envoyer vos dons. Vous pouvez m'écrire à cette adresse :
Merci de bien mettre le numéro de la rue, sinon ça met un peu de temps à arriver
Dans un prochain post, je tenterai d'expliquer comment niquer la censure gouvernementale: apparemment, c'est rien moins qu'un sport national.